Embedded Files
17 mars 2019
Il arrive que des utilisateurs occasionnels de leur voiture ancienne se posent des questions quant au carburant à utiliser…
Ce qui parait simple au premier abord peut avoir des conséquences désastreuses sur votre voiture !
Petit rappel :
Nos voitures ont longtemps fonctionné avec les seules essences du commerce, à savoir l'ordinaire et le supercarburant.
Ce qui les sépare est leur taux d'octane, c'est-à-dire leur capacité détonante, le super étant plus efficace que l'ordinaire.
L'ordinaire, dont le taux d'octane est aujourd'hui de 95, contient par exemple 95 % d'iso-octane, résistant à l'auto-inflammation, et 5 % de n-heptane, qui s'autoenflamme facilement.
Le taux d'octane de "l'ancien ordinaire" était de 89, avant l'avènement de l’essence sans plomb, et celui du "super" de 97.
Il faut savoir que la grande majorité des voitures a été homologuée à l'essence ordinaire, comme par exemple les Porsche, l'idée du super étant simplement d'obtenir de meilleurs rendements moteurs.
Le plomb était ajouté à l'essence depuis les années 20 pour deux raisons :
- sa capacité antidétonante
- pour lubrifier les soupapes et déposer une sorte de vernis protecteur
On ne trouve plus aujourd'hui d'essence "plombée" dans le commerce.
On a commencé à parler d'essence sans plomb depuis 1989 en France, alors que ce carburant était déjà répandu aux États-Unis.
Le sans-plomb a été généralisé en 2001. Au début, les stations services ont conservé des cuves contenant de l'essence plombée, mais celles-ci ont rapidement disparu, rendant obligatoire l'adaptation des voitures antérieures à 2001.
Les utilisateurs ont commencé à ajouter des additifs spéciaux à leur essence sans plomb, pour éviter notamment d'endommager les soupapes ou leurs sièges.
L'autre solution étant, lors de l'ouverture d'un moteur ou d'un simple changement du joint de culasse, de remplacer les sièges de soupapes d'origine par des sièges en acier, plus résistants. Méthode plus coûteuse, mais infaillible…
Là où tout a commencé à se gâter est l’avènement du super 95 E10, contenant 10 % d'éthanol, apparu pour des raisons écologiques.
Le super 95 E10 est incompatible avec les moteurs anciens, notamment ceux à carburateur.
Pourquoi ?
L'éthanol attaque la plupart des matériaux constituant les circuits d'alimentation des voitures anciennes : carburateurs en Zamac, durites, pipes d'admission, etc...
Utiliser du E10, c'est s'assurer à moyen terme de détruire les carburateurs et leurs périphériques.
Le super 95 sans plomb est, lui aussi, devenu plus dangereux pour les moteurs
Les pétroliers augmentent progressivement la proportion d'éthanol, sans communiquer sur le sujet…
La moins mauvaise solution, aujourd'hui, consiste à utiliser du super 98, fortement amélioré, sans oublier d'ajouter en plus l'additif plombé pour les moteurs ne comportant pas de sièges de soupapes en acier…
Que se passe-t-il si vous utilisez par erreur du E10 dans un moteur ancien ?
Refaire le plein le plus rapidement possible pour diluer l'éthanol.
Dans la plupart des cas, il ne se passera rien.
De surcroit, le moteur a une "mémoire du plomb" pendant plusieurs milliers de kilomètres, qui continue de protéger le moteur. Ce n'est bien sûr pas le cas pour le carburateur !
Inutile de purger le réservoir, mais il ne faut pas renouveler l'expérience !
En résumé :
- savoir si votre moteur supporte le sans-plomb ou pas (présence de sièges de soupapes en acier, très rares en origine)
- auquel cas, ajouter de l'additif à chaque plein si le moteur le nécessite
- ne jamais mettre de super 95 E10
- privilégier le super 98 au super 95
- veiller scrupuleusement au bon réglage de l'avance (en guettant un éventuel cliquetis)
Bonne route !
Google Sites
Report abuse