ACHATS DE VOITURES AUX ENCHÈRES SUR INTERNET : ATTENTION DANGER ! 

L'exemple de CATAWIKI

15 décembre 2017


L’un de nos clients a été attiré par une Mercedes SL mise en vente aux enchères sur le site internet de CATAWIKI.

Il a enchéri et remporté la voiture, conforté par le descriptif flatteur de CATAWIKI.

Ce descriptif rédigé par des experts maison disait :


Cette Mercedes-Benz cabriolet a été fabriquée à seulement 4 778 exemplaires en 1972, la deuxième année de production. En 1970, la Mercedes W107 a été présentée comme le successeur à la pagode de Mercedes (W113). La production a commencé en avril 1971 et comprenait la 350SL (BM 107.043) et 350SLC (BM 107.023) avec un V8 de 3,5 litres (M116), injection électronique carburant (Bosch D jetronic) et une transmission manuelle à 4 vitesses ou une transmission automatique à 3 vitesses en option. Le moteur développait une puissance de 200 cv.

Pas de chance, sur les modèles US de ce type, le moteur, s’il est bien un V8, est un 4,5 litres.


Et, là où l’affaire commence à vraiment se gâter, c’est quand les mêmes experts affirment :

Afin d’obtenir la voiture en excellent état, il y a quelques points d’amélioration, comme le tableau de bord, qui a deux petites fissures, et même si la peinture de la voiture est en bon état, il y a eu quelques retouches mineures et il y a quelques dommages mineurs dans la peinture.

L’atelier spécialisé (Lady Art Car à Moissy Cramayel) qui a examiné la voiture a remis un rapport extrêmement détaillé dont la conclusion est :

Ce diagnostic fait apparaitre un très mauvais état mécanique. Beaucoup d'organes de sécurité sont fortement endommagés et sont à changer, ce qui engendre un cout financier important. Ce véhicule a été mal entretenu et mal remisé. Forte présence de corrosion du sous bassement et de la carrosserie.

De surcroit, le compteur kilométrique est bloqué, ce qui constitue à lui seul une clause d’annulation de la vente pour kilométrage non certifié (jurisprudence novembre 2106 : Cass chambre commerciale, N°15-17.497)


Notre acheteur a donc légitimement envoyé un courrier recommandé à CATAWIKI, demandant l’annulation de la vente pour vice caché, et en engageant la responsabilité civile de CATAWIKI au titre de descriptifs erronés.

Pas de réponse de CATAWIKI concernant les points évoqués.


BackStage est alors mandatée pour prendre le relais.

Aucune réponse.

Aucune réponse.

Coup de fil immédiat d’un employé de CATAWIKI qui dit rechercher une solution. Il demande à recevoir à nouveau tous les éléments justifiant notre argumentation (déjà joints aux trois précédents courriers) pour analyse.

Pour finalement en arriver à la conclusion suivante (extrait du mail envoyé par CATAWIKI en conclusion de cette affaire) :


Cher Monsieur

Merci pour votre message.

Nous vous remercions pour les informations complémentaires reçues concernant la réclamation de votre client.

Nous allons tenter de contacter le vendeur afin de lui faire part des informations en notre possession. En tant que médiateur, nous tenterons de trouver une solution à ce litige.

Nous ne manquerons pas de vous tenir informé et espérons trouver une solution amiable.

Veuillez à nouveau considérer le fait que Catawiki est une plateforme, que nous n'avons pas vendu ce véhicule à votre client. Par conséquent, Catawiki ne peut reprendre le lot et rembourser le montant de l'enchère.

Toutefois, Catawiki est toujours disposé, par courtoisie, a remboursé à votre client les frais de commission perçus.

Nous restons à votre disposition pour toute autre demande.

Cordialement


Notre analyse :

CATAWIKI est subitement passée du statut de site de vente aux enchères à « plateforme qui n’a pas vendu de véhicule à votre client »

« En tant que médiateur, nous tenterons de trouver une solution à ce litige »

-       Il ne reste rien de la réglementation concernant les obligations liées aux ventes aux enchères (par des commissaires-priseurs notamment) auxquelles sont soumises les officines françaises opérant en France.

-       Les « experts » de CATAWIKI disposent-ils des diplômes et des accréditations nécessaires pour revendiquer le statut d’expert, réglementé en France ?

-       Il semblerait de surcroît qu’ils n’aient jamais vu la voiture !


Il est à déplorer que, malgré la démonstration de l’engagement en responsabilité civile professionnelle de CATAWIKI, ceux-ci se défaussent totalement sur le vendeur, sans aucune garantie de résultat.

C'est absolument illégal.


BackStage engage une procédure solidaire contre CATAWIKI et le vendeur, assortie d’une demande en dommages et intérêts, alors qu’il aurait été plus simple et bien moins coûteux pour CATAWIKI de solutionner les problèmes immédiatement.


Ce cas reflète de réels problèmes :

-       Que faire si le bien ne correspond pas au descriptif ?

-       De quel recours dispose-t-on contre le mandataire qui a introduit des données erronées dans son descriptif ?

-     Comment contraindre une société qui utilise des termes correspondant à des professions réglementées alors qu’elles n’en ont pas l’agrément ?

-       A-t-on le droit de décrire un produit en termes flatteurs en ne l'ayant pas vu ?


En conclusion, le monde 2.0 est surement sensationnel, jusqu’au moment où il y a le moindre problème : à ce moment-là, il n’y a plus personne en face !


CATAWIKI n'est qu'un exemple parmi d'autres.

Tant qu’à acheter en vente aux enchères, il est plus sûr de passer par les maisons de vente réputées en France, qui répondent à des obligations légales et respectent la loi !


ACHATS SUR DES SITES INTERNET DE VENTES AUX ENCHÈRES : DANGER !

Le risque est à la hauteur du montant payé : à ne jamais perdre de vue…